Rapport mondial 2008 sur les drogues: des progrès en trompe l'oeil!

Thumbnail_cover_wdr08 On pourrait se réjouir de certaines des conclusions du rapport 2008 sur les drogues publié par l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC)   en juin dernier.
Mais au delà des conclusions rassurantes (stabilisation à long terme des marchés mondiaux, superficie totale des surfaces consacrées inférieures à celles enregistrées en 1998, stabilité de la demande, endiguement apparent des marchés mondiaux, stabilité des taux de mortalité par rapport aux taux de décès dûs au tabac etc.), l'expression des faits ne peut qu'entretenir des inquiétudes sur l'avenir.
En effet, il convient de noter comme l'exprime dans son introduction le rapport et le communiqué de presse :

  • l'augmentation des cultures du cocaïer et des opiacés,
  • une hausse considérable de la culture mondiale du pavot à opium en Afghanistan et au Myanmar (doublement de la production par rapport à 2005),
  • une hausse apparente des usagers d'opium, cannabis et opiacés,
  • un endiguement menacé du marché mondial,
  • l'évolution des circuits traditionnels d'approvisionnement en raison de la demande forte de cocaïne en Europe et des mesures d'interceptions sur les circuits traditionnels. Il en résulte l'apparition de nouveaux marchés et de nouveaux circuits dans les pays en développement, sur le continent africain en particulier, Afrique de l'Ouest et Guinée Bissau surtout, qui serait devenue une "plaque tournante du trafic de cocaïne" comme le révèle le Figaro dans son édition du 26 juin 2008.

Ce rapport 2008 que l'on peut trouver en français sur le site, présente un intérêt supplémentaire, en dehors de ces conclusions: il détaille les différents types de marchés actuels par spécificité: opium héroïne, coca cocaïne, cannabis, marché des stimulants de type amphétamines (STA): des marchés qui ont, malheureusement, en dépit des efforts des pouvoirs publics internationaux et nationaux pour les éradiquer, de l'avenir.


Risque social: conséquences sociales de la pénurie mondiale de denrées alimentaires

Meutes_de_la_faim_15_04_2008 L'augmentation brutale des prix des matières premières agricoles et donc des produits de première nécessité ont conduit les dirigeants des pays concernés à lancer un signal d'alarme. Dans un article daté du 15 avril 2008, le quotidien français le Figaro dresse la carte (reproduite ci dessus) des pays qui sont déjà atteints par des mouvements sociaux qui ne pourraient qu'augmenter si des mesures drastiques ne sont pas prises comme l'exprime le directeur général de l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (F.A.O), cité dans l'article:" les émeutes de la faim risquent de s'étendre si les dirigeants mondiaux ne prennent pas de mesures radicales".
Les causes de cette crise sont multiples: augmentation du cours du riz (plus de 40% en trois jours), hausse mondiale du prix des  céréales,  pénurie de pain,  production massive de bioéthanol  par les américains, décision de certains pays producteurs de réduire leurs exportations.
Toutes les régions du monde sont touchées:

  • le Moyen Orient et l'Afrique: Jordanie, Egypte, Mauritanie, Sénégal,
  • l'Asie: Thaïlande, Cambodge,
  • l'Amérique du sud et Amérique centrale: Argentine, Salvador, Nicaragua, Guaremala, Haïti.

Des éléments plus précis sont exposés dans l'édition des Echos  du 18 avril  et auparavant du 11 avril et du 16 avril.
Pour tenter de résoudre la crise, le secrétaire général de la FAO a convoqué à Rome un sommet mondial sur la sécurité alimentaire  du 3 au 5 juin prochain.


Evaluation de la menace: les contraintes sécuritaires imposées par les Etats Unis exaspèrent les entreprises de transport

Srete_securite_transports_4697006 Deux aspects sont à considérer dans l'analyse intitulée "Sûreté et sécurité freinent l'acheminement"parue dans le quotidien économique français les Echos. Dans son dossier transports du mardi 11 mars 2008, l'auteur met en évidence d'une part les procédures qui obligent les transporteurs à appliquer des mesures de plus en plus drastiques, d'autre part les menaces qui pèsent sur les "chaînes d'échanges mondialisées".
Un constat tout d'abord: ces règles sont imposées par les États Unis et s'apparentent de plus en plus à "des barrières non tarifaires ". Ces mesures, résume dans son éditorial Philippe Bonnevie, délégué général de l'Association des Utilisateurs de Transport de Fret (AUTF), "...pénalisent la compétitivité de nos industries par des surcoûts logistiques et surtout détériorent la qualité de service due par les industriels à leurs clients".
Deuxième constat: cette règlementation s'applique à tous les transporteurs, maritimes, routiers et aériens au travers de textes qui s'imposent pour le transport maritime à 148 pays et pour tous les pays adhérents à l'Organisation de l'Aviation Civile Internationale (OACI) pour le transport aérien, relayés par les textes européens dans les modalités d'application. L'Europe est accusée par les professionnels de ne pas s'opposer à ces mesures unilatérales et de ne pas faire de contrepropositions pour défendre les transporteurs, de plus en plus pénalisés financièrement: plus "d'un milliard de dollars en mise initiale puis 730 millions par an pour les armateurs....entre 5 et 10 par an pour les clients du fait des surcoûts liés aux retards!"
Pour ce qui est des menaces, le tableau ci joint, extrait de l'article, localise sur la carte les points sensibles susceptibles d'être affectés par:

  • le risque sécuritaire avec la piraterie maritime: une localisation plus précise sur cette carte satellite de l'ICC (International Chamber of Commerce), du département des affaires maritimes, montre bien que l'Asie du sud est et les côtes est de l'Afrique sont les plus touchées,
  • le risque terroriste susceptible d'affecter les canaux de Panama et de Suez ainsi que le golfe persique,
  • le risque sanitaire avec la flambée de la grippe aviaire, comme l'indique la dernière mise à jour en date du 18 mars dernier de l'Organisation Mondiale de la Santé,
  • le risque souverain qui pourrait amener l'Iran à décider de pratiquer des sanctions commerciales à l'encontre de certains pays.

La mondialisation des échanges augmente bien sûr les risques de tous ordres, mais ne faudrait il pas que l'Europe procède d'abord à une analyse fine des menaces pouvant réellement peser sur ces secteurs du transport afin de contraindre l'administration américaine à adapter ses réglementations excessives à la réalité de la menace pour que l'économie mondiale "déjà éprouvée puisse continuer à fonctionner" normalement?


Risque sécuritaire: la piraterie maritime en augmentation en Asie du Sud Est et en Afrique

Piratevesselguinea Sur son site, dans sa rubrique "Commercial Crime Services", il est fait un point régulier hebdomadaire, "le weekly piracy report" sur les récents incidents de piraterie maritime survenus dans le monde. Le dernier en date, qui concerne la semaine du 18 au 21 août, signale une recrudescence de ces actes en Asie du Sud Est avec une alerte sur le Bangladesh (considéré à haut risque dans les environs de Chittagong), en Indonésie où bon nombre d'attaques pourraient ne pas avoir été recensées ainsi que dans les détroits de Malacca, de Singapour et au Vietnam.
Si l'Amérique centrale et du Sud ainsi que les mers des Caraïbes sont citées avec de simples mentions de risques au large des côtes du Brésil et du Pérou, il n'en n'est pas de même pour le continent africain et la Mer Rouge où de nombreuses attaques sont déplorées avec des prises d'otages assorties de fortes demandes de rançons au Nigeria, en Tanzanie, dans le Golfe d'Aden en mer Rouge et surtout en Somalie où de graves incidents continuent à se produire.
"Un million et demi de dollars : c’est le montant qu’aurait payé un armateur danois pour obtenir la libération, cette semaine, de cinq marins et la restitution de son navire, pris en otages par des pirates somaliens". C'est ce que rapporte le quotidien français Libération dans un article détaillé publié le samedi 25 août dernier.

"Si ce kidnapping se termine bien, ce n’est pas le cas de tous les autres. Début juin, des pirates auraient tué un marin chinois pour faire pression sur le propriétaire d’un bateau taïwanais. Le paiement de rançons serait devenu chose courante et les montants ne cesseraient d'augmenter : le Mariam Queen et ses 16 marins indiens avaient été relâchés en mai contre 100 000 dollars.
Depuis le début de l’année, 17 attaques ont eu lieu contre des navires au large des côtes somaliennes", ce que confirme Radio France Internationale dans un article publié en juillet 2007 et intitulé "Piraterie maritime: les risques augmentent en Afrique".
Ces attaques seraient perpétrées au moyen d'armes automatiques et de lance roquettes pour contraindre les navires marchands à s'arrêter. Les côtes du nord et de l'est semblent particulièrement visées. Les spécialistes de l'ICC Commercial and Crime  Services  recommandent  aux navires de s'éloigner  de plus de 200 milles  nautiques des côtes somaliennes.
Le détail de ces informations est précisé dans le rapport hebdomadaire sur la piraterie de l'ICC.

Risque sanitaire: état de l'épizootie de grippe aviaire

Global_h5n1inhumancumulative_fims_2 Le nombre de décès dus au virus H5N1 ne cesse d'augmenter tant dans ses foyers d'origine, l'Asie, que dans ses régions de propagation, Moyen Orient, continent africain. En Europe, récemment en France, des cygnes ont été retrouvés morts, en raison du virus.
Selon le quotidien français Libération, les chiffres seraient sous évalués, en particulier par la Chine qui pourrait compter un nombre de morts plus importants que les 16 annoncés depuis 2006. C'est en Indonésie  que l'épizootie fait le plus de ravages avec depuis 2005, 80 morts, ce qui en fait le premier foyer mondial et une situation devenue incontrôlable. Tandis que le Vietnam  aurait pu enrayer le nombre de décés dus au virus, avec 15 morts, l'Egypte  serait le premier foyer hors Asie.
Pour l' Organisation Mondiale de la Santé (O.M.S) sur une échelle de 1 à 6, le risque pandémique pour la planète est de niveau 3, selon des propos rapportés par le journal Libération le 22 juin dernier.
Selon le dernier bulletin de l'Institut de Veille Sanitaire en date du 11 juillet dernier, le récapitulatif de cas humains confirmés biologiquement par l'OMS fait apparaitre depuis 2003, 318 cas et 192 décès.


Risque aérien: l'Europe ajoute des noms à sa liste noire de compagnies aériennes

Visual_left La Conférence Européenne de l'Aviation Civile (C.E.A.C) vient d'amender sa liste communautaire des compagnies aériennes interdites dans l'espace européen que l'on peut trouver directement sur le site de la Communauté européenne, le 4 juillet dernier.
A la prépondérance des compagnies africaines issues de la Sierra Leone et surtout de la République Démocratique du Congo qui fournit la quasi totalité de la liste, aux pays de l'Europe de l'Est qui se distinguent avec des compagnies de la République kirghize et une localisée en Ukraine il faut maintenant ajouter à l'Asie une quarantaine de compagnies presque toutes domiciliées en Indonésie dont le fleuron national Garuda.
Vous trouverez dans la colonne de droite tous les sites utiles pour vous renseigner avant vos départs de l'été.


Risque terroriste: 40% de morts en plus en 2006 par rapport à 2005

Sge_qqp91_020306121937_photo01 Selon le dernier rapport sur le terrorisme publié par le Département d'Etat américain, le nombre des actes de terrorisme a augmenté en 2006 de 25% dans le monde par rapport à 2005. Pourtant "la coopération internationale en matière de lutte contre le terrorisme s'améliore": les attentats ont diminué en Europe,en Eurasie, en Asie de l'est où la coordination de la lutte anti-terroriste s'est nettement renforcée entre la Chine, l'Australie, les Philippines, le Japon et l'Indonésie.
Mais c'est la lutte contre Al Quaïda qui semble le plus préoccuper le département d'État.
"Le rapport indique que, malgré leur affaiblissement, le réseau Al-Qaïda et ses groupements affiliés continuent de faire peser la menace la plus forte sur la sécurité nationale des États-Unis, en partie à cause d'un changement de tactique, à savoir le recours accru à des groupements locaux qui agissent au nom d'Al-Qaïda."Sont cités les pays qui soutiennent le terrorisme, l'Iran, la Syrie, le Liban,la Corée du nord, le Soudan mais aussi Cuba.
Le continent africain enfin, n'échappe pas à l'analyse au prétexte que le terrorisme s'y développe car "l'Afrique, bien que touchée par la violence d'origine civile et ethnique, n'a guère fait l'objet d'attentats terroristes, mais elle continue d'être une cause de préoccupation en raison de la présence de groupes liés au réseau Al-Qaïda, de l'instabilité régionale et de la faible surveillance des frontières que des terroristes pourraient franchir facilement."
Ce rapport, finalement pessimiste compte tenu des chiffres annoncés, ne stigmatise t'-il pas l'échec de la politique américaine contre le terrorisme?


Le blog qui monte....

Visuel Robert Contrucci, responsable du Guide des Sites pour Managers m'adresse le message ci dessous:
"Nous avons le plaisir de vous informer que votre blog "Risques pays" a été retenu par la "Commission de sélection des sites" de l'AAE IAE (Association des Anciens Elèves de l'IAE de Paris . Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), pour entrer dans la sélection de sites du "Guide des sites pour Managers (AAE IAE de Paris)".
C'est un bel encouragement à poursuivre la rédaction de notes que vous êtes de plus en plus nombreux à lire: merci donc à vous tous, lecteurs fidèles!


Rapport mondial 2006 sur le trafic de stupéfiants: une augmentation considérable de la contrefaçon des médicaments

Annualreport2006fr Le 26 juin prochain sera comme chaque année depuis 1987, la journée internationale contre l'abus et le trafic illicite des drogues. Cette journée, instaurée par les Nations Unies, est l'occasion pour l'organisation d'exprimer sa détermination à "renforcer l'action et la coopération pour éliminer la drogue de la société".
Cette détermination est d'année en année plus nécessaire tant  la consommation et le trafic des stupéfiants demeurent forts dans le monde comme le souligne l'Organe International de Contrôle des Stupéfiants (OICS) dans son rapport 2006. Cinq constats majeurs font l'objet de communiqués spécifiques et suffisamment détaillés pour qui veut, sans être spécialiste, se faire une idée de la réalité:

  1. les médicaments contrefaits inondent les marchés: selon l'OMS, 25 à 50% des médicaments consommés dans les pays en développement sont des contrefaçons.
  2. tous les continents sont concernés par tous types de drogues et de trafics. Que ce soit le trafic à grande échelle de cocaïne ( l'Europe est le 2ème marché illicite de cocaïne dans le monde) et de cannabis en constante augmentation (Afrique), avec ses dégâts "collatéraux" que sont la criminalité, la contrebande d'armes et de munitions, la consommation abusive de médicaments, les tentatives de répression engendrant la résistance de groupe violents (Amériques), le trafic d'héroïne, d'opium (Asie occidentale).
  3. l'abus de médicaments délivrés sur ordonnance va dépasser la consommation de drogues illicites: c'est déjà le cas aux États Unis où l'abus d'antalgiques, de stimulants, de sédatifs et de tranquillisants devient plus important que la consommation de toutes les drogues illicites.
  4. la situation en matière de drogues se détériore rapidement en Afghanistan : un tiers de l'économie afghane est tributaire de l'opium. La surface des terres consacrées à sa culture a augmenté de 59% et la production s'est accrue de 50% soit l'équivalent de 6100 tonnes, son niveau record en 2006.

Risque sanitaire: menace de résurgence mondiale de la grippe aviaire?

20061206fig000000090_31999_3 Après les décès de trois égyptiens, l'un le mercredi 27 décembre, la seconde une jeune égyptienne de 15 ans le lundi 25 décembre dernier, la troisième, une femme de trente ans, le 24 décembre se pose la question de la reprise de la pandémie que l'on croyait enrayée pour un temps.
Depuis le mois de décembre 2006 et plus récemment de janvier 2007l'Asie semble être à nouveau touchée: plus d'un million de volatiles y ont été abattus (5 millions en 2003); la Corée du sud est particulièrement affectée avec l'abattage décidé par les autorités de milliers de cochons et de volailles après que le virus ait été officiellement détecté à Asan, dans la province de Chungcheong du sud. La Chine fait état de nouveaux cas, comme le Japon, le Vietnam et l'Indonésie où l'on vient de déplorer quatre morts en quatre jours ce qui porte à 61 le nombre de victimes dans l'archipel.
Sur le continent africain de nouveaux foyers ont été découverts au Nigeria tandis que l'épidémie suit toujours son cours au Kenya et en Somalie.
Au total, depuis l'apparition du virus HVN1en 2003, selon les statistiques de l'Institut de Veille Sanitaire, relayant les chiffres de l'Organisation Mondiale de la Santé pour la période du 21 au 27 décembre, 261 cas humains ont été détectés et parmi ces cas, 157 décès ont été officiellement constatés.
On notera cependant une nouveauté, bien qu'exprimée en des termes prudents par l'INVS:
pour les cas de décès survenus en Égypte, "à ce stade de l'investigation, la possibilité d'une transmission interhumaine limitée ne peut être formellement exclue".

Cependant, la réapparition du virus en Asie ressuscite"les craintes d'une répétition de la résurgence mondiale de l'épizootie qui avait vu l'an dernier le virus H5N1 se répandre jusqu'au Moyen Orient, en Europe et en Afrique " selon le quotidien luxembourgeois Tageblatt en date du 14 janvier 2007.