Evaluation de la menace: les contraintes sécuritaires imposées par les Etats Unis exaspèrent les entreprises de transport

Srete_securite_transports_4697006 Deux aspects sont à considérer dans l'analyse intitulée "Sûreté et sécurité freinent l'acheminement"parue dans le quotidien économique français les Echos. Dans son dossier transports du mardi 11 mars 2008, l'auteur met en évidence d'une part les procédures qui obligent les transporteurs à appliquer des mesures de plus en plus drastiques, d'autre part les menaces qui pèsent sur les "chaînes d'échanges mondialisées".
Un constat tout d'abord: ces règles sont imposées par les États Unis et s'apparentent de plus en plus à "des barrières non tarifaires ". Ces mesures, résume dans son éditorial Philippe Bonnevie, délégué général de l'Association des Utilisateurs de Transport de Fret (AUTF), "...pénalisent la compétitivité de nos industries par des surcoûts logistiques et surtout détériorent la qualité de service due par les industriels à leurs clients".
Deuxième constat: cette règlementation s'applique à tous les transporteurs, maritimes, routiers et aériens au travers de textes qui s'imposent pour le transport maritime à 148 pays et pour tous les pays adhérents à l'Organisation de l'Aviation Civile Internationale (OACI) pour le transport aérien, relayés par les textes européens dans les modalités d'application. L'Europe est accusée par les professionnels de ne pas s'opposer à ces mesures unilatérales et de ne pas faire de contrepropositions pour défendre les transporteurs, de plus en plus pénalisés financièrement: plus "d'un milliard de dollars en mise initiale puis 730 millions par an pour les armateurs....entre 5 et 10 par an pour les clients du fait des surcoûts liés aux retards!"
Pour ce qui est des menaces, le tableau ci joint, extrait de l'article, localise sur la carte les points sensibles susceptibles d'être affectés par:

  • le risque sécuritaire avec la piraterie maritime: une localisation plus précise sur cette carte satellite de l'ICC (International Chamber of Commerce), du département des affaires maritimes, montre bien que l'Asie du sud est et les côtes est de l'Afrique sont les plus touchées,
  • le risque terroriste susceptible d'affecter les canaux de Panama et de Suez ainsi que le golfe persique,
  • le risque sanitaire avec la flambée de la grippe aviaire, comme l'indique la dernière mise à jour en date du 18 mars dernier de l'Organisation Mondiale de la Santé,
  • le risque souverain qui pourrait amener l'Iran à décider de pratiquer des sanctions commerciales à l'encontre de certains pays.

La mondialisation des échanges augmente bien sûr les risques de tous ordres, mais ne faudrait il pas que l'Europe procède d'abord à une analyse fine des menaces pouvant réellement peser sur ces secteurs du transport afin de contraindre l'administration américaine à adapter ses réglementations excessives à la réalité de la menace pour que l'économie mondiale "déjà éprouvée puisse continuer à fonctionner" normalement?


Risque pays: les prévisions pour 2008.

Am08leadersimage_2 Lors du dernier Forum mondial de Davos qui s'est tenu du 23 au 27 janvier 2008, les experts du monde entier se sont exprimés sur tous les risques qui peuvent menacer la planète en utilisant une typologie presque aussi complète que celle qui est préconisée par l'auteur de ces lignes depuis dix ans(!). Le rapport global détaille risque par risque en comparant avec l'an passé, ce qui est attendu cette année, sur les plans géopolitique, économique et financier "systémique", scientifique et technologique, climatique et environnemental, énergétique, sociétal. Les prévisions ne sont pas plus optimistes que l'an passé à la même époque. L'incertitude sur le court et moyen terme est aussi grande qu'elle l'a été depuis dix ans, tant sur le plan économique où personne ne peut prédire comment va réagir l'économie mondiale face à la crise actuelle, que sur le plan géopolitique où une escalade des tensions est à craindre sur les zones de conflits en Iran, en Irak, en Afghanistan. De nombreux tableaux complètent l'ensemble des évaluations et leur donnent toute leur crédibilité. La conclusion met en exergue l'absolue nécessité d'une concertation et d'une action globale qui prenne en compte dés à présent les risques sur le long terme: l'inaction ne fera qu'affaiblir notre capacité à faire face aux nouveaux défis qui nous attendent.


Risque terroriste: 40% de morts en plus en 2006 par rapport à 2005

Sge_qqp91_020306121937_photo01 Selon le dernier rapport sur le terrorisme publié par le Département d'Etat américain, le nombre des actes de terrorisme a augmenté en 2006 de 25% dans le monde par rapport à 2005. Pourtant "la coopération internationale en matière de lutte contre le terrorisme s'améliore": les attentats ont diminué en Europe,en Eurasie, en Asie de l'est où la coordination de la lutte anti-terroriste s'est nettement renforcée entre la Chine, l'Australie, les Philippines, le Japon et l'Indonésie.
Mais c'est la lutte contre Al Quaïda qui semble le plus préoccuper le département d'État.
"Le rapport indique que, malgré leur affaiblissement, le réseau Al-Qaïda et ses groupements affiliés continuent de faire peser la menace la plus forte sur la sécurité nationale des États-Unis, en partie à cause d'un changement de tactique, à savoir le recours accru à des groupements locaux qui agissent au nom d'Al-Qaïda."Sont cités les pays qui soutiennent le terrorisme, l'Iran, la Syrie, le Liban,la Corée du nord, le Soudan mais aussi Cuba.
Le continent africain enfin, n'échappe pas à l'analyse au prétexte que le terrorisme s'y développe car "l'Afrique, bien que touchée par la violence d'origine civile et ethnique, n'a guère fait l'objet d'attentats terroristes, mais elle continue d'être une cause de préoccupation en raison de la présence de groupes liés au réseau Al-Qaïda, de l'instabilité régionale et de la faible surveillance des frontières que des terroristes pourraient franchir facilement."
Ce rapport, finalement pessimiste compte tenu des chiffres annoncés, ne stigmatise t'-il pas l'échec de la politique américaine contre le terrorisme?


Le blog qui monte....

Visuel Robert Contrucci, responsable du Guide des Sites pour Managers m'adresse le message ci dessous:
"Nous avons le plaisir de vous informer que votre blog "Risques pays" a été retenu par la "Commission de sélection des sites" de l'AAE IAE (Association des Anciens Elèves de l'IAE de Paris . Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), pour entrer dans la sélection de sites du "Guide des sites pour Managers (AAE IAE de Paris)".
C'est un bel encouragement à poursuivre la rédaction de notes que vous êtes de plus en plus nombreux à lire: merci donc à vous tous, lecteurs fidèles!


Risques pays 2007: les prévisions de la COFACE

Les_risques_pays_en_2007_vus_par_la_cofa Après ma note précédente sur la synthèse des risques pays étudiés sous l'angle des États, voici le point de vue de la Compagnie Française du Commerce Extérieur, exprimé lors de son colloque annuel le mardi 23 janvier dernier, dont les conclusions sont plutôt destinées aux entreprises.
En prenant en compte les tensions géopolitiques, les intervenants ont mis en évidence, après le constat, de 2003 à 2006, de la plus forte expansion mondiale depuis les années 70, l'existence de "déséquilibres stables" . Les analystes ne sauraient en prédire la durée. Les raisons en seraient: un excès mondial d'offre de travail et d'épargne, une accumulation de réserves en dollars, des politiques monétaires accommodantes, une surabondance de liquidités, des pressions à la baisse sur les taux obligataires, une envolée des prix de l'immobilier et d'autres actifs, un effet richesse, une baisse de l'épargne des ménages.

Vous pouvez retrouver le détail de ces évaluations en téléchargeant les visuels du colloque 2007.
Les niveaux de risques seraient malgré ces constats, bas.
La COFACE semble modérément pessimiste, ne dégradant pas, par rapport à l'année précédente, sa notation pays. Le  tableau présenté ci dessus, illustre bien l'échelle des risques régionaux et sectoriels ainsi que l'évolution de la note régionale établie au mois de janvier 2007.


Risques pays: quelles prévisions pour 2007?

Globalrisksimage Alors que la réunion annuelle du Forum Economique Mondial de Davos se termine, se tenait au même moment la grande messe annuelle de la Coface sur le thème des risques pays. Il est intéressant de considérer les prévisions du second à la lumière des conclusions du premier. Dans son rapport 2007 sur les risques mondiaux, rédigé par des experts de tous pays du WEF, sont analysés les risques selon une classification (encore incomplète) prônée et enseignée depuis l'année 2000 par l'auteur de ce blog, qui prend en compte en plus des traditionnels risques économiques et géopolitiques (les plus nombreux), les risques environnementaux, sociaux et technologiques.
Il s'agit en fait de l'étude de l'occurrence de ces risques, considérés davantage comme des menaces plutôt que comme des opportunités, illustrée dans un baromètre du risque global sectoriel qui fait apparaitre les grandes craintes, classées par types de risques parmi lesquels:
    - pour l'économie: risque de crise pétrolière, d'atterrissage brutal de l'économie chinoise, de crises fiscales, d'aggravation des déficits américains,
    - pour l'environnement: en raison du réchauffement climatique et des risques toujours actuels de tremblements de terre, ou de cyclones,
    - pour les risques géopolitiques: avec la crainte du développement du terrorisme international, la prolifération des armes de destruction massive, l'augmentation des guerres civiles et inter étatiques, le rejet de la mondialisation, le maintien du crime transnational et de la corruption et l'instabilité au moyen orient.

Différents scénarios de crises sont également étudiés. Des explications sont données par type de risques mettant en évidence le caractère d'interdépendance de ces risques, qui se développent sans tenir compte des frontières des états ni des zones géographiques, comme le montre l'illustration ci jointe, et proposant des innovations institutionnelles, comme la nomination par les gouvernements d'un gestionnaire de risques d'État.

Une prochaine note détaillera les prévisions de la Coface pour 2007 qui complèteront utilement celles ci en se plaçant du côté des entreprises, secteur par secteur, pour qui, on le verra, les risques ne sont pas nécessairement les mêmes!


Risque criminel: baisse des actes de piraterie dans le monde

Piraterie_maritime_bangladesh_et_nigeria Les actes de piraterie en mer sont en baisse sur les trois premiers trimestres de 2006 par rapport à l'année dernière, selon le dernier rapport de l' ICC (Commercial Crime Services), d'où est extraite l'image ci contre, en date du 31 octobre dernier.

Ainsi, contrairement aux estimations du début de l'année ce ne sont "que" 174 attaques en mer dans le monde entre le 1er janvier et le 30 septembre 2006 qui ont été répertoriées contre 205 sur la même période de l'année dernière.

Sur ce total, ont été dénombrés:

  • 113 cas d'abordages,
  • 11 détournements,
  • 163 prises d'otages,
  • 20 enlèvements de membres d'équipages,
  • 6 morts.

Malgré ces bonnes nouvelles, deux "points noirs" subsistent dans deux pays: le Bangladesh et le Nigeria.
En dépit des efforts entrepris, 33 attaques ont été dénombrées particulièrement dans la région du port de Chittagong, jugé port le plus dangereux du monde. Le Nigeria se caractérise par des actes très violents, commis avec des pirates nombreux et bien armés s'en prenant de plus en plus aux pétroliers étrangers.
Toujours aussi sensibles sont les côtes de Somalie et l'Indonésie qui figure encore au palmarès des régions les plus dangereuses.


Risque terroriste:l'économie mondiale surmonte le risque d'attentat

Impact_des_attentats_sur_les_marchs30009 Depuis ceux du 11 septembre 2001, les attentats n'ont pas cessé dans les cinq dernières années, frappant tour à tour l'Europe (la Turquie en 2003, l'Espagne en 2004, le Royaume Uni en 2005), le Moyen-Orient (le Yemen en 2002, l'Egypte en 2004, 2005, 2006, l'Arabie Saoudite en 2003 et 2004), le Caucase et la Russie (en 2002 et 2004), l'Asie du sud est (l'Indonésie en 2002, 2003, 2004, 2005, aux Philippines en 2002 et 2005), l'Asie centrale et du sud (l'Afghanistan de 2002 à 2006, le Pakistan depuis 2002, l'Ouzbékistan en 2004, l'Inde en 2001, 2005 et 2006).
Malgré cela, l'économie mondiale a survécu et les principaux secteurs affectés, à l'exception du secteur aéronautique qui continue à perdre de l'argent (plus de 40 milliards de dollars de pertes accumulées depuis 2001, 1,7 milliard de pertes attendues cette année malgré les efforts considérables de productivité), l'assurance et le tourisme ont su prendre les bonnes mesures pour se renforcer et anticiper le pire.
    - les marchés financiers ne se sont aujourd'hui jamais aussi bien portés depuis 2001: comme le précise Marina Alcaraz dans le quotidien économique les Echos du 11 septembre dernier, ils "ont appris à vivre avec le risque d'attentat":aux Etats Unis, fermeture des marchés, injections massives, abaissement du principal taux directeur de 50 points de base...ont permis d'éviter le krach attendu. et depuis, le temps nécessaire aux marchés pour revenir au niveau initial est passé de 23 jours en septembre 2001 à 3 jours après les attentats de Londres en juillet 2005, comme l'indique l'illustration ci jointe extraite de l'article.
    - le secteur de l'assurance a été lourdement touché par les attentats qui lui a coûté 34 milliards de dollars.Les assureurs se sont remis en question après le choc subi des indemnités à verser qui ont impacté de façon inattendue de très nombreuses branches, comme le détaille Guillaume Maujean dans un article du même quotidien intitulé "les assureurs ont appris à anticiper le pire". "Tous les scenarii catastrophe ont "été passés au crible...ce pour toutes les formes de risques....Les assureurs se sont employés à imaginer l'inimaginable".
    - le tourisme mondial: les attentats tout comme le SRAS et les menaces d'autres épidémies ont été apparemment digérés selon l'Organisation Mondiale du Tourisme: sauf en 2001, où les chiffres avaient baissé, le nombre de visiteurs internationaux aurait augmenté de près de 6% par rapport à 2004 et la croissance serait de 4,5% pour le début de l'année 2006; la fréquentation hôtelière aurait retrouvé son niveau d'avant les attentats de 2001.
Malgré ces constats rassurants, il faut continuer à vivre avec le risque terroriste et l'éventualité d'autres drames qui pourraient affecter nos économies.

Le nombre d'attentats déjoués le prouve, le dernier en date celui d'août dernier au Royaume Uni montre que cette guerre n'est pas finie. Les Etats Unis, victimes du 11 septembre à leur tour victimisent par leur attitude d'autres populations (irakiens, afghans...). Ils reçoivent en "boomerang" d'autres haines et changent dangereusement l'équilibre du monde.
Ci dessous deux des articles cités des Echos:
Téléchargement les_marchés_financiers_après_le_11_septembre du samedi_23_septembre_2006_in_les_echos.doc
Téléchargement assurance_et_terrorisme samedi_23_septembre_2006.doc

Vous venez de lire la 100 ème note de ce blog!


Risque économique et financier: la finance islamique est elle dangereuse?

March_bancaire_islamique Il existe un marché des produits financiers respectant la charia. Ce marché, qui augmenterait de 11% par an, pèse 200 à 300 milliards de dollars, "une goutte d'eau à l'échelle de la finance mondiale" selon Sophie Rolland du quotidien économique la Tribune.
Les règles de ce marché sont:

  • l'impossibilité d'effectuer des investissements dans des activités liées au jeu, à l'alcool, à la pornographie, à la tranformation du porc,
  • l'interdiction de percevoir un taux d'intérêt, de spéculer,
  • l'obligation du partage des pertes et des profits,
  • la validation de la conformité des produits financiers par un comité d'oulémas, des théologiens musulmans.

Les principaux produits sont "les soukouks", obligations islamiques (81% des nouvelles obligations émises au Moyen Orient), le "murabahah", "forme de financement" qui "prévoit un consensus de toutes les parties sur les marges entre les coûts et les bénéfices avant la transaction", comme l'explique Eva Scherwitz, du journal économique les Echos, des fonds de capital-risque islamiques.
Les banques occidentales s'y intéressent depuis longtemps comme HSBC, Citigroup, Deutsche Bank , le suisse Encore Management SA, BNP Paribas (540 filiales au Proche Orient et au Maghreb), le Crédit agricole, la Société Générale.
Mais la finance islamique est "confrontée à des faiblesses structurelles" selon Nathalie Halpern dans un article des Echos  dont est issue l'illustration de cette note.
Les spécialistes s'accordent en effet pour mettre en évidence des normes comptables hétérogènes, un manque d'unité dans les principes de la finance islamique et surtout une certaine opacité qui font peser sur cette finance un manque de transparence et de gouvernance et de ce fait, des soupçons de blanchiment d'argent et de soutien au terrorisme.
Vous pouvez retrouver ci dessous deux des articles à l'origine de cette note:
Téléchargement la_finance_islamique_en_plein_boom_in_le_Figaro.doc
Téléchargement la_finance_islamique_in_les_Echos.doc


Risque terroriste? la principale menace internationale vue par les européens et les américains

Logo Le terrorisme et le fondamentalisme islamique sont les deux principales menaces qui préoccupent les européens et les américains selon une étude annuelle d'opinion publique réalisée par l'organisme Transatlantic Trends. Parmi les autres sujets d'inquiétude relevés figurent:

  • le réchauffement climatique,
  • l'Iran,
  • l'Irak,
  • une éventuelle crise économique,
  • le risque d'une épidémie mondiale,
  • l'immigration ,
  • la puissance chinoise.

Près de 70% des américains et des européens s'accordent sur l'importance de ces menaces internationales pour les dix prochaines années.
L'inquiétude sur la montée du fondamentaliste islamique est plus forte qu'en 2005, selon cette étude, où figurent également les opinions des européens et des américains sur le renforcement des moyens à mettre en oeuvre pour lutter contre le terrorisme, qui passent par un " large consensus sur les limites aux libertés civiles consenties dans le cadre de la lutte anti terroriste".
Chacun de ces thèmes est développé et illustré par des graphiques et des "camemberts" qui reflètent de façon explicite les opinions des uns et des autres.On peut également avoir accès aux différentes questions posées lors de l'enquète ainsi qu'aux réponses classées pays par pays.
L'étude est accessible directement sur le site ou en téléchargement ci dessous.
Téléchargement transatlantic_trends2006_tt_key20findings20french.pdf