Risque terroriste: le point sur les attentats déjoués de Londres.

Sgegmk74220806141424photo00quicklookdefa Les services de renseignement britanniques, américains et pakistanais ont permis de déjouer un attentat dont les conséquences auraient pu être au moins aussi importantes que celles du 11 septembre 2001. Ils sont à l'honneur à double titre:

  • celui de l'efficacité grâce à un long et patient travail d'investigation,
  • celui de la coopération: c'est en raison de leurs liens étroits et de leurs accords que leurs informations ont pu être communiquées et croisées. Elles ont ainsi permis l'assemblage du puzzle, la mise à jour du projet d'attentat, l'arrestation de plusieurs dizaines de présumés terroristes au Royaume Uni, au Pakistan, en Italie, au Maroc.

Le trafic et le transport aérien mondial, déjà affecté par la hausse des coûts du pétrole, en sont grandement perturbés et pénalisés sur les plans de la sûreté aéronautique et économique comme le précise l'article de la Tribune du 11 août dernier: "menaces terroristes et pétrole cher pèsent plus que jamais sur les perspectives des compagnies aériennes".
Certains esprits critiques, ou simplement pragmatiques, pensent qu'il convient de relativiser la situation et que, sans nier la réalité de la menace terroriste, il convient d'en évaluer tous les aspects: c'est ce que pense Albert Stahel, professeur d'études stratégiques à l'université de Zurich, dont les propos sont repris avec une analyse intéressante dans le journal suisse la Tribune de Genève  du samedi 12 août intitulé " que d'interrogations après le complot terroriste déjoué?" (article disponible ci dessous). D'autres analystes, comme le journal luxembourgeois Tageblatt , dans son édition du mardi 15 août se posent la question de l'opportunité de la privatisation des aéroports (article disponible: il suffit de s'enregistrer sur cette page pour y avoir accès)  où la recherche de la rentabilité pourrait se faire au détriment du renforcement des mesures de sûreté.

La liste des articles qui ne peuvent être emportés est détaillée de façon exhaustive en anglais sur le site de la British Airport Authority et en français sur le site du Routard  qui précise ce qui est autorisé au départ de Londres avec une mise à jour en date du jeudi 24 août, que l'on soit en transit ou pas, ou de Paris à destination du Royaume Uni ou des Etats Unis.

Cet attentat déjoué est enfin l'opportunité de parfaire ses connaissances sur le terrorisme, au moyen des liens que vous trouverez dans la partie gauche de ce blog et en lisant l'excellent dossier qui lui est consacré par l'Encyclopédie de l'Agora.

Téléchargement la_Tribune_de_Genève_éd_du_12_août.doc


Risque social: rapport 2005 des violences syndicales dans le monde

Cisl06surveyweb Dans son rapport annuel portant sur l'année 2005 la Confédération Internationale des Syndicats Libres (C.I.S.L) fait état d'une montée "de la violence et de l'hostilité contre les droits syndicaux".
Même si le nombre de morts a légèrement baissé le bilan reste préoccupant:

  • 115 syndicalistes assassinés,
  • 1600 agressions violentes,
  • 9000 arrestations,
  • 10.000 licenciements,
  • 1700 détentions.

Tous les continents sont répertoriés comme ayant pratiqué, à un titre ou à un autre, des violences à l'égard des syndicalistes: le pays le plus dangereux serait la Colombie  avec 70 morts, mais sont aussi pointés des pays aussi divers que le Salvador , l'Iran , l'Irak , la Birmanie , le Guatemala , Djibouti , la Chine , le Zimbabwe , le Cambodge et...l'Islande !
Vous pouvez consulter l'intégralité du rapport sur le site, où figure une table des matières exhaustive ainsi qu'une liste des pays avec le détail des exactions commises.


Risques pays: stratégies géopolitiques et économiques des grandes puissances

Les grandes puissances traditionnelles que sont les Etats Unis et la Russie, malgré la fin de la guerre froide, continuent à s'opposer. Pour des raisons économiques d'abord qui sous tendent des volontés d'influences politiques. D'autres, hier sous estimées, comme l'Inde et la Chine émergent sur la scène internationale et viennent troubler l'ordre établi. D'autres enfin, pays de l'Amérique latine, profitent de l'embellie des cours des matières premières et de leurs réserves énergétiques conséquentes, pour se rebeller contre les "profiteurs occidentaux".

Tous ces événements ont un point commun: l'approvisionnement en énergies. Que ce soit pour utiliser les réserves des Etats pour asseoir une influence amoindrie (Russie), ou pour diversifier, en raison d'une forte consommation intérieure (Chine) ses sources d'approvisionnement, ou pour s'opposer contre une hégémonie devenue trop pesante, voire "impérialiste" (révolte de l'Amérique latine contre les Etats Unis).

Comme l'exprime Claude Imbert dans un remarquable éditorial du Point, en date du 18 mai 2006, la Russie "assise sur son pactole énergétique, nouvelle et désendettée, jouant des coudes dans tout l'ancien empire soviétique, redevient superpuissance". Elle cherche à ramener les "moutons égarés", anciens pays du Pacte de Varsovie, en faisant pression sur eux par l'utilisation de ses énormes ressources en hydrocarbures comme "'armes de manipulation et de chantage". Ce fut le cas avec l'Ukraine l'hiver dernier, dont l'Europe a fait indirectement les frais, la Géorgie, la Biélorussie, le Kazakstan. Le président Poutine cherche aussi à se sortir de l'emprise dans la quelle il se sent contraint par les Etats Unis qui cherchent eux aussi à diversifier leurs sources de pétrole et de gaz en nouant des accords avec les pays de l'Asie centrale: c'était le sens de la visite au Kazakstan du vice président Dick Cheney le vendredi 5 mai. Il veut, selon l'analyse de l'AFP, reprise par le journal La Croix, à la fois barrer la route à la Chine en exportant les ressources de la Caspienne vers l'ouest et "court circuiter le quasi monopole de la Russie sur la route des hydrocarbures" selon le stratégiste de la banque Alfa à Moscou, Chris Weafer.

La Chine, deuxième consommateur mondial de produits pétroliers, cherche à diversifier les sources de ses approvisionnements dans le monde entier: son président, Hu Jintao vient d'effectuer des déplacements, en Afrique fin avril, pour consolider ses approvisionnements en pétrole au Nigéria, en Angola, au Soudan; les importations chinoises de pétrole africain ont augmenté de 9% en 2005, représentant près de 30% de ses importations totales. Auparavant la Chine a conclu des accords sur le même thème avec le Canada et certains pays d'Amérique latine.

L'Iran veut se doter de l'arme nucléaire en défiant les Etats Unis et l'ONU dans un bras de fer dont on ne connait pas l'issue. Egalement puissance pétrolière elle cherche, contre l'Arabie saoudite, à établir sa suprématie sur le monde musulman.

L'Amérique latine, profitant de la formidable augmentation du coût des matières premières se rebelle contre les "profiteurs": ses ressources énergétiques lui permettent en particulier de résister contre l'impérialisme des Etats Unis. L'Equateur vient d'annuler le contrat d'exploration et d'exploitation de la société américaine Occidental Petroleum. Le président bolivien Evo Morales, avec l'appui des présidents du Brésil et de l'Argentine, vient, début mai, de décider de nationaliser les hydrocarbures boliviens. Il a donné 100 jours aux quelques 26 entreprises étrangères, dont l'hispano argentin Rhepsol YPF, le britannique British gas, l'américain Exxon Mobil, le français Total, le brésilien Petrobras, pour "régulariser" leur situation et remettre leur propriété des gisements et d'exploitation à la société publique bolivienne YPFB: 82% de leurs bénéfices, contre 50% aujourd'hui, devront être reversés à l'Etat bolivien. Dans le même temps, le Venezuela, Cuba, la Bolivie font sécession en signant le Traité de Commerce des Peuples qui se veut une alternative au projet de Zone de Libre Echange des Amériques (ZLEA).

Dans ce contexte où l'Asie, la Russie, les Etats Unis, l'Amérique latine préparent activement leur avenir en définissant les stratégies les plus opportunes pour préserver l'approvisionnement de leurs ressources énergétiques, l'Europe parait bien inactive...


Risque social: le point sur les flux migratoires dans le monde

Carte_des_flux_migratoires_dans_le_monde Le Conseil Economique et Social des Nations Unies vient de publier un rapport sur les flux migratoires dans le monde sur lequel Radio France Internationale fait un point très complet. L'illustration ci jointe est extraite d'un article publié récemment sur ce thème dans le quotidien économique les Echos.
On peut retenir en synthèse que:

  • "En 15 ans le nombre " de migrants "a augmenté de 36 millions".
  • Le plus gros contingent de migrants est fourni par l'Asie (28%).
  • La destination la plus prisée en volume et cela tient à l'attrait du pays où chacun peut avoir sa chance est les Etats Unis (20% des migrants en 2005).
  • Les pays industrialisés restent les destinations les plus courues: "six d'entre eux sur dix vivent aujourd'hui dans les pays développés.
  • Un migrant sur trois vit en Europe et un sur quatre vit en Amérique du nord" d'après l'analyse de Colette Thomas.

Tels sont les principaux thèmes développés et analysés par l'auteur de l'article, que vous pouvez retrouver sur le site directement ou ci dessous si l'actualité de demain a chassé...l'actualité d'aujourd'hui: Download migrations_rapport_nations_unies.doc


Risque environnemental: effets inattendus du réchauffement climatique

Artcicboat3 Un article en apparence "décalé", en tout cas inattendu. La fonte des glaces, conséquence prévisible du réchauffement climatique pourrait avoir d'ici un siècle des effets positifs sur l'économie mondiale grâce à la mise en valeur d'une nouvelle voie maritime et de ressourses pétrolières.
Selon le blog finance, d'où est extraite la photo ci jointe, dans une note très argumentée, cela permettrait ainsi aux navires de relier l'Occident à l'Orient par le "légendaire passage du nord ouest", Londres à Tokyo, par exemple, en parcourant 16000 km au lieu de 21000 aujourd'hui par le canal de Suez et 23000 par le canal de Panama. Cela autoriserait peut être l'exploitation du pétrole du Grand-Nord qui recèlerait le quart des réserves mondiales. Cela demandera enfin la résolution d'un problème géopolitique majeur: celui de la propriété de l'Arctique, que le Canada revendique depuis 1986 et dont l'Union Européenne, le Japon et les Etats Unis ne veulent pas entendre parler.
Tout ceci est expliqué de façon objective sur le blog finances qui analyse précisément tous les aspects de la question.


Risque lié aux droits de l'homme: publication du rapport 2005 de la FIDH

Fidharton3164 Selon le site officiel, la FIDH "est une organisation non-gouvernementale fédérative dont la vocation est d’agir concrètement pour le respect de tous les droits humains. Elle s’appuie sur la Déclaration universelle des droits de l’Homme et sur les autres instruments internationaux de protection de ces droits."
Créée en 1922 elle fédère aujourd’hui 141 ligues de défense des droits de l'homme dans 100 États. Elle coordonne et soutient les actions de ses ligues et leur apporte un relai sur le plan international. La FIDH et les ligues qui en sont membres sont, selon l'organisation, non-partisanes, non-confessionnelles et indépendantes de tout gouvernement. Leur vocation est généraliste : elles défendent tous les droits humains, les droits civils et politiques, indissociables des droits économiques, sociaux et culturels.

Son rapport 2005 dresse l'état des lieux en Afrique au sud du Sahara, au Maghreb/Mashrek, aux Amériques, en Asie, en Europe et dans la communauté des Etats indépendants. Sont particulièrement intéressants les statistiques et les annexes.

  • les statistiques dressent pays par pays le constat des manquements selon une typologie de critères aussi "variés" que les assassinats, les agressions, les disparitions forcées, les mauvais traitements et la torture, les arrestations, les détentions arbitraires etc. ,
  • les annexes dressent la liste des ONG partenaires, internationales, régionales, nationales ainsi que les activités, les objectifs poursuivis par la FIDH, ainsi que les opérateurs.

Vous pouvez télécharger directement sur le site le rapport en français ou en anglais en format pdf.


Risque terroriste: menaces réelles du temps présent

Xr_id_ombre Avec l'autorisation de l'auteur, Xavier Raufer , Directeur des études au Département de Recherches sur les Menaces Criminelles Contemporaines de l'Université Paris II-Panthéon Assas, vous trouverez à la fin de cette note l'intégralité de l'article publié par la revue du Syndicat National des Pilotes de Ligne, Pilote de ligne dans sa dernière parution, le n°49, consacré aux menaces du temps présent.
Il y développe deux thèmes principaux:

  1. "comment les grandes instances mondiales voient elles les dangers réels du monde présent",
  2. leur "commune vision de l'hostilité et de l'ennemi au 21ème siècle se traduit elle par "des bonnes pratiques "en matière de lutte contre le terrorisme?"

La réponse à la deuxième question est "non". Ce sont les explications données qui sont intéressantes, originales par ce que jamais développées, à ma connaissance, et frappées au coin du bon sens! L'auteur y démontre que la manière dont les puissances occidentales pensent se débarrasser du problème terroriste n'est pas la bonne.  La solution mise en pratique est trop réductrice. Elle ne repose sur aucune véritable réflexion ni stratégie.  Elle se contente d'accumuler des données, certes conséquentes mais dont l'exploitation est impossible et irréaliste: la mise en place du réseau Echelon et l'utilisation de ses données aurait du permettre d'éviter les attentats du 11 septembre. Ce ne fut pas le cas. Face à un ennemi insaisissable, d'une mobilité extrême, en perpétuel mouvement et volatile, la réception et la compilation de données entassées ne sont d'aucune utilité.
Appréciez en la démonstration: Download ArtPilotedeLi.doc


Risques pays: les prévisions de la COFACE pour 2006

Carte_du_risque_pays_cofaceen_2006437385 Dans l'édition du quotidien économique français des Echos du 23 janvier dernier, sont détaillées les prévisions pour l'année 2006. Elles concernent les pays dits "à risques", les grands secteurs de l'économie et les entreprises. La méthode utilisée pour chacun est celle du "rating". Les données analysées ont été recueillies auprès de 44 millions d'entreprises réparties sur 93 pays.Sur la carte jointe issue du quotidien apparaissent les grandes tendances à venir. D'après les analystes du journal il y a cette année de grandes similitudes avec l'année 2005. La carte mondiale des risques à l'exportation n'a pratiquement pas évolué. Les "gagnants" sont la Roumanie qui "profite d'investissements soutenus et de gains de productivité", l 'Algérie qui bénéficie d'une plus grande stabilité politique et l'Argentine "où la solvabilité des entreprises poursuit son redressement".
Ralentissement de la croissance, augmentation du coût des matières premières et de l'énergie ont fortement contribué à diminuer les marges des entreprises. Ainsi plusieurs secteurs d'activité se trouveraient fragilisés dont le secteur aérien, le textile, l'automobile, la chimie et la pharmacie.
Ces grandes tendances sont à nuancer selon les régions du monde et les économies des pays où elles s'appliquent.


Risque économique: chantage à la matière première?

Principaux_gazoducs_europens4364354 L'Europe, via une crise entre l'Ukraine et la Russie, vient de se rendre compte de l'une de ses faiblesses dans l'origine de ses approvisionnements en matières premières indispensables à la vie quotidienne de ses ressortissants. Dans un article du journal Libération, le journaliste citant le département d'Etat américain résume bien la situation où l'Europe se retrouve victime d' "une mesure abrupte qui crée une insécurité énergétique régionale et soulève de sérieuses questions sur l'utilisation de l'énergie pour exercer une pression politique". En effet, 80% des importations en gaz russe à destination de l'Europe transite par l'Ukraine. Cette crise met aussi en évidence l'urgente nécessité pour l'Europe de se doter d'une politique énergétique commune, inexistante à ce jour.

Le quotidien économique les Echos publie aujourd'hui sous la plume d'Yves Bourdillon deux articles complets intégrant à la fois les notions de géopolitique et de "géoéconomie" que vous pourrez retrouver sur le site du journal ou télécharger ci dessous:

Download article_des_Echos_de_la journée du 3 janvier.doc


Risque sécuritaire: guerre et paix au XXI ème siècle

Le site Human Security Centre propose son rapport de l'année 2005: Guerre et Paix au 21ème siècle.  Ce rapport, le premier du genre, a nécessité trois ans de travail. Il fait le point sur l'état de la violence dans le monde depuis dix ans. Les conclusions des analyses font apparaitre une considérable diminution de la violence depuis la fin de la guerre froide.
Le nombre de guerres interétatiques serait resté constant depuis les années 90, le nombre de guerres civiles aurait diminué depuis 1992 mais l'Afrique sub saharienne serait la région du monde la plus affectée par les conflits. Le rapport qui donne la liste des pays concernés précise aussi, les régions du monde où les conflits sont les plus meurtriers. Selon les rédacteurs de ce rapport, la diminution de la violence est due à l'effort significatif des Nations Unies pour prévenir les conflits. Les documents ci dessous au format pdf donnent la liste des pays les moins sûrs ainsi que les statistiques de la violence dans le monde.
Download Least_Secure-Factsheet.pdf       Download Armed_Conflict-Factsheet.pdf