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mars 2008

Religion musulmane et finance: une alliance sans risque?

March_obligations_islamiques4692747 ...Un marché porteur, en tout cas, comme le précisent les quotidiens économiques français la Tribune et les Echos, comme le montre l'illustration ci jointe extraite de l'article, dans leurs éditions des 26 et 27 février derniers. Se référant l'un et l'autre à une récente étude de l'agence de notation Moodys, ils observent le bond de 71% des émissions de sukuks (obligations islamiques) à près de 33 milliards de dollars en 2007. Une progression qui devrait se poursuivre de l'ordre de 30 et 35% par an.
Pour être acceptés et souscrits par la communauté musulmane, les produits dits islamiques doivent être compatibles avec les règles de la charia: "interdiction de percevoir un taux d'intérêt, de spéculer...nécessité pour une transaction financière d'être fondée sur un actif tangible (immeuble, aéroport, terrain etc.)", interdiction d'investir dans des industries liées au jeu, à l'alcool, ou à la transformation du porc. La conformité de ces produits est validée par un comité d'oulémas, théologiens musulmans, comme le précise un article des Echos de septembre 2006. Les émissions sont aujourd'hui surtout lancées à partir des pays du golfe, d'Asie (Malaisie, Indonésie). L'Afrique s'y intéresse, le Soudan en particulier. Outre les sukuks, les trois instruments les plus courants de la finance islamique sont la Moucharaka, la Mourabaha, l'Ijara.
Ces éléments sont précisés par le journal économique hebdomadaire les Afriques dans son édition du 28 février au 5 mars, qui annonce ,en page 5, que le premier forum mondial sur la finance islamique va avoir lieu à Casablanca en avril prochain. Le Maghreb serait de plus en plus intéressé par des produits financiers répondant à une forte demande des populations mais aussi d'autres pays comme la Gambie, la Mauritanie, et Djibouti qui possèdent déjà leurs propres banques islamiques.
Les pays occidentaux commencent à manifester eux aussi leur intérêt pour ce type de produits. Le Japon serait sur le point d'émettre un sukuk souverain. Le premier ministre britannique aurait déclaré vouloir faire de Londres, la capitale mondiale de la finance islamique: il a organisé un referendum sur le sujet en février dernier et fait procéder à des aménagements de la loi (Stamp Duty Land, financial act de 2007).
Cependant, précise l'auteur de l'article des Echos, ce marché à l'avenir prometteur pourrait être menacé par des divergences d'interprétation du Coran. "Certains religieux du Bahreïn critiquent ...ces produits, estimant qu'ils n'en respectent pas les principes".