Previous month:
septembre 2006
Next month:
novembre 2006

octobre 2006

Risque terroriste:l'économie mondiale surmonte le risque d'attentat

Impact_des_attentats_sur_les_marchs30009 Depuis ceux du 11 septembre 2001, les attentats n'ont pas cessé dans les cinq dernières années, frappant tour à tour l'Europe (la Turquie en 2003, l'Espagne en 2004, le Royaume Uni en 2005), le Moyen-Orient (le Yemen en 2002, l'Egypte en 2004, 2005, 2006, l'Arabie Saoudite en 2003 et 2004), le Caucase et la Russie (en 2002 et 2004), l'Asie du sud est (l'Indonésie en 2002, 2003, 2004, 2005, aux Philippines en 2002 et 2005), l'Asie centrale et du sud (l'Afghanistan de 2002 à 2006, le Pakistan depuis 2002, l'Ouzbékistan en 2004, l'Inde en 2001, 2005 et 2006).
Malgré cela, l'économie mondiale a survécu et les principaux secteurs affectés, à l'exception du secteur aéronautique qui continue à perdre de l'argent (plus de 40 milliards de dollars de pertes accumulées depuis 2001, 1,7 milliard de pertes attendues cette année malgré les efforts considérables de productivité), l'assurance et le tourisme ont su prendre les bonnes mesures pour se renforcer et anticiper le pire.
    - les marchés financiers ne se sont aujourd'hui jamais aussi bien portés depuis 2001: comme le précise Marina Alcaraz dans le quotidien économique les Echos du 11 septembre dernier, ils "ont appris à vivre avec le risque d'attentat":aux Etats Unis, fermeture des marchés, injections massives, abaissement du principal taux directeur de 50 points de base...ont permis d'éviter le krach attendu. et depuis, le temps nécessaire aux marchés pour revenir au niveau initial est passé de 23 jours en septembre 2001 à 3 jours après les attentats de Londres en juillet 2005, comme l'indique l'illustration ci jointe extraite de l'article.
    - le secteur de l'assurance a été lourdement touché par les attentats qui lui a coûté 34 milliards de dollars.Les assureurs se sont remis en question après le choc subi des indemnités à verser qui ont impacté de façon inattendue de très nombreuses branches, comme le détaille Guillaume Maujean dans un article du même quotidien intitulé "les assureurs ont appris à anticiper le pire". "Tous les scenarii catastrophe ont "été passés au crible...ce pour toutes les formes de risques....Les assureurs se sont employés à imaginer l'inimaginable".
    - le tourisme mondial: les attentats tout comme le SRAS et les menaces d'autres épidémies ont été apparemment digérés selon l'Organisation Mondiale du Tourisme: sauf en 2001, où les chiffres avaient baissé, le nombre de visiteurs internationaux aurait augmenté de près de 6% par rapport à 2004 et la croissance serait de 4,5% pour le début de l'année 2006; la fréquentation hôtelière aurait retrouvé son niveau d'avant les attentats de 2001.
Malgré ces constats rassurants, il faut continuer à vivre avec le risque terroriste et l'éventualité d'autres drames qui pourraient affecter nos économies.

Le nombre d'attentats déjoués le prouve, le dernier en date celui d'août dernier au Royaume Uni montre que cette guerre n'est pas finie. Les Etats Unis, victimes du 11 septembre à leur tour victimisent par leur attitude d'autres populations (irakiens, afghans...). Ils reçoivent en "boomerang" d'autres haines et changent dangereusement l'équilibre du monde.
Ci dessous deux des articles cités des Echos:
Téléchargement les_marchés_financiers_après_le_11_septembre du samedi_23_septembre_2006_in_les_echos.doc
Téléchargement assurance_et_terrorisme samedi_23_septembre_2006.doc

Vous venez de lire la 100 ème note de ce blog!


Risque pays: retour sur les prévisions 2006 de la Coface

Planispheresommaire Le quotidien économique les Echos propose sur son site les différents diaporamas qui ont été présentés par la Coface lors de son séminaire annuel consacré au risque pays en janvier 2006.

Plusieurs événements (imprévisibles?) se sont produits depuis qui modifient sensiblement les prévisions d'alors en particulier sur le plan:

  • géopolitique: guerre du Liban, problèmes entre la Géorgie et la Russie, crise du nucléaire avec l'Iran, la Corée du nord qui a procédé à un essai nucléaire souterrain le 9 octobre, coup d'état en Thaïlande, aggravation de la situation en Irak et en Afghanistan, présence accrue du terrorisme (attentats déjoués du 11 août à Londres), montée de l'antiaméricanisme...
  • économique: augmentation significative des cours du baril de pétrole puis, contrairement aux prévisions pessimistes des économistes (que certains voyaient atteindre 100 dollars), décélération brutale de ces mêmes cours (en dessous de 60 dollars fin septembre), tentatives de plusieurs pays d'Amérique latine de "re-nationaliser" les entreprises productrices de pétrole et de gaz naturel, dégonflement des bulles constituées dans les secteurs de l'énergie et des matières premières etc.

Ces présentations restent cependant très intéressantes en raison des intervenants de qualité qui se sont produits ainsi que par les thèmes abordés, le volume et la diversité des statistiques établies par pays, la pertinence de certaines analyses: défis de l'économie mondiale, panorama des pays industrialisés, pays émergents.

Le système de notation pays de la Coface, enfin, par pays et par secteur d'activité est, en l'état de mes connaissance sur le sujet, l'un des meilleurs qui soit.


Risque environnemental: le trafic mondial des déchets toxiques

Atlas_des_pays_poubelles_in_le_figaro_ma_1 Dans son article du Figaro Magazine en date du samedi 23 septembre dernier, le journaliste Cyril Hofstein décrit le "juteux trafic planétaire" des déchets toxiques, illégal et criminel.

Illégal car contraire à toutes les lois internationales promulguées par les organismes en charge des questions environnementales comme le secrétariat de la Convention de Bâle, issu du Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE).

Ces lois ont pourtant été ratifiées par 166 états.

Comme l'explique le PNUE, "la Convention de Bâle, a pour objectif d’apporter une réponse au problème que pose l’élimination des déchets dangereux. Elle vise en particulier à réguler le transport de près de 4 millions de déchets toxiques qui traversent les frontières nationales chaque année. En 1995, le traité a été renforcé pour rendre illégale l’exportation de déchets toxiques des pays développés vers les pays en développement qui ne disposent pas des capacités techniques pour traiter ce type de substances nocives de façon sûre à la fois pour l’environnement et pour la santé humaine."

Selon les statistiques de l'Office Central de Lutte contre les Atteintes à l'Environnement et à la Santé Publique (OCLAESP) , qui appartient au ministère français de la défense, "plus de 10% du fret maritime serait composé de déchets dangereux et interdits à l'exportation". Les déchets toxiques sont la plupart du temps expédiés des pays industrialisés vers les pays en développement "qui assurent pouvoir recycler" les quelques 300 millions de tonnes de déchets produits annuellement par les pays développés.

Les pays de destination ainsi que les pays d'arrivée figurent dans l'illustration du Figaro Magazine ci jointe ( dont la reproduction par mes soins n'est pas de bonne qualité mais qui montre bien les circuits utilisés) où figurent aussi la liste des risques et des maladies auxquels sont exposées les populations victimes de "ces décharges à ciel ouvert".

Une information utile suite au périple du Probo-Koala, navire russe battant pavillon panaméen, exploité par une société hollandaise, qui, à Abidjan, a déversé dans la nuit du 19 au 20 août,  sa cargaison de 400 tonnes de déchets toxiques aux abords des côtes de la république de Côte d'Ivoire. Cette affaire, à l'origine de nombreuses polémiques, a provoqué la démission du gouvernement en place et surtout le décès d'une dizaine de personnes.