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mai 2006

Risques pays: stratégies géopolitiques et économiques des grandes puissances

Les grandes puissances traditionnelles que sont les Etats Unis et la Russie, malgré la fin de la guerre froide, continuent à s'opposer. Pour des raisons économiques d'abord qui sous tendent des volontés d'influences politiques. D'autres, hier sous estimées, comme l'Inde et la Chine émergent sur la scène internationale et viennent troubler l'ordre établi. D'autres enfin, pays de l'Amérique latine, profitent de l'embellie des cours des matières premières et de leurs réserves énergétiques conséquentes, pour se rebeller contre les "profiteurs occidentaux".

Tous ces événements ont un point commun: l'approvisionnement en énergies. Que ce soit pour utiliser les réserves des Etats pour asseoir une influence amoindrie (Russie), ou pour diversifier, en raison d'une forte consommation intérieure (Chine) ses sources d'approvisionnement, ou pour s'opposer contre une hégémonie devenue trop pesante, voire "impérialiste" (révolte de l'Amérique latine contre les Etats Unis).

Comme l'exprime Claude Imbert dans un remarquable éditorial du Point, en date du 18 mai 2006, la Russie "assise sur son pactole énergétique, nouvelle et désendettée, jouant des coudes dans tout l'ancien empire soviétique, redevient superpuissance". Elle cherche à ramener les "moutons égarés", anciens pays du Pacte de Varsovie, en faisant pression sur eux par l'utilisation de ses énormes ressources en hydrocarbures comme "'armes de manipulation et de chantage". Ce fut le cas avec l'Ukraine l'hiver dernier, dont l'Europe a fait indirectement les frais, la Géorgie, la Biélorussie, le Kazakstan. Le président Poutine cherche aussi à se sortir de l'emprise dans la quelle il se sent contraint par les Etats Unis qui cherchent eux aussi à diversifier leurs sources de pétrole et de gaz en nouant des accords avec les pays de l'Asie centrale: c'était le sens de la visite au Kazakstan du vice président Dick Cheney le vendredi 5 mai. Il veut, selon l'analyse de l'AFP, reprise par le journal La Croix, à la fois barrer la route à la Chine en exportant les ressources de la Caspienne vers l'ouest et "court circuiter le quasi monopole de la Russie sur la route des hydrocarbures" selon le stratégiste de la banque Alfa à Moscou, Chris Weafer.

La Chine, deuxième consommateur mondial de produits pétroliers, cherche à diversifier les sources de ses approvisionnements dans le monde entier: son président, Hu Jintao vient d'effectuer des déplacements, en Afrique fin avril, pour consolider ses approvisionnements en pétrole au Nigéria, en Angola, au Soudan; les importations chinoises de pétrole africain ont augmenté de 9% en 2005, représentant près de 30% de ses importations totales. Auparavant la Chine a conclu des accords sur le même thème avec le Canada et certains pays d'Amérique latine.

L'Iran veut se doter de l'arme nucléaire en défiant les Etats Unis et l'ONU dans un bras de fer dont on ne connait pas l'issue. Egalement puissance pétrolière elle cherche, contre l'Arabie saoudite, à établir sa suprématie sur le monde musulman.

L'Amérique latine, profitant de la formidable augmentation du coût des matières premières se rebelle contre les "profiteurs": ses ressources énergétiques lui permettent en particulier de résister contre l'impérialisme des Etats Unis. L'Equateur vient d'annuler le contrat d'exploration et d'exploitation de la société américaine Occidental Petroleum. Le président bolivien Evo Morales, avec l'appui des présidents du Brésil et de l'Argentine, vient, début mai, de décider de nationaliser les hydrocarbures boliviens. Il a donné 100 jours aux quelques 26 entreprises étrangères, dont l'hispano argentin Rhepsol YPF, le britannique British gas, l'américain Exxon Mobil, le français Total, le brésilien Petrobras, pour "régulariser" leur situation et remettre leur propriété des gisements et d'exploitation à la société publique bolivienne YPFB: 82% de leurs bénéfices, contre 50% aujourd'hui, devront être reversés à l'Etat bolivien. Dans le même temps, le Venezuela, Cuba, la Bolivie font sécession en signant le Traité de Commerce des Peuples qui se veut une alternative au projet de Zone de Libre Echange des Amériques (ZLEA).

Dans ce contexte où l'Asie, la Russie, les Etats Unis, l'Amérique latine préparent activement leur avenir en définissant les stratégies les plus opportunes pour préserver l'approvisionnement de leurs ressources énergétiques, l'Europe parait bien inactive...


Risque économique et financier: faiblesse du dollar et économie mondiale

Billet_vert373blimg4 Les économistes s'inquiètent de la faiblesse du dollar par rapport aux autres devises et s'interrogent sur son impact sur l'ajustement des déséquilibres mondiaux.
Dans son analyse globale sur le sujet le Tageblatt luxembourgeois pose les bonnes questions sur l'avenir étant donnée la baisse du billet vert face aux autres devises depuis le 1er janvier: -9,9% face à l'euro, -7% face au yen, -10,3% face à la livre; un dollar "au plus bas depuis la fin des années 70 contre le dollar canadien, depuis 1997 face au won coréen et depuis 1999 face au rouble".
Quel impact sur les craintes inflationnistes exprimées aux Etats Unis?
Quel risque de voir la FED augmenter brutalement ses taux d'intérêt pouvant conduire à une possible récession?
Quel risque de voir les investisseurs étrangers se détourner d'une "monnaie en chute libre"?
Quels sont les effets bénéfiques attendus?
Quelle va être l'attitude des européens et des japonais?
La glissade du dollar assombrit elle la reprise européenne? La compétitivité des produits européens se dégrade en effet par rapport aux produits américians et chinois, comme l'analyse le quotidien économique français la Tribune.

Autant de questions auxquelles les auteurs de ces articles essayent d'apporter des réponses.



Risque criminel: le point sur la piraterie maritime au premier trimestre 2006

_41009100_pirates_ap203index D'après l'I.C.C commercial crime services,  la piraterie maritime aurait légèrement augmenté (8%) durant les quatre premiers mois de 2006 par rapport à la même période en 2005: soit 61 actes contre 56 à la même période. C'est en Asie que la baisse est la plus sensible (détroit de Malacca et Inde) grâce au renforcement de l'application des lois existantes et à la coopération entre l'Indonésie, la Malaisie et Singapour.
Les actes de piraterie autour du continent africain n'ont, en revanche, pas diminué, notamment dans les eaux nigérianes et somaliennes.
Un espoir toutefois: début mai, le Kenya, selon la B.B.C, vient de prendre de nouvelles mesures pour combattre cette forme de criminalité. Les autorités viennent de créer un centre de secours dans le port de Mombasa pour venir en aide rapidement aux navires victimes des pirates dans les eaux somaliennes où, l'an dernier, plus de 40 bateaux ont été attaqués. La technologie utilisée permettra de localiser rapidement par satellite les navires en détresse.
Pour connaître le bilan de l'année dernière le rapport 2005 est téléchargeable au format pdf sur le site de l'I.C.C.


Risque sanitaire: la grippe aviaire continue sa progression

Grippe_aviaire20060323www000000325_1 Alors que l'actualité semble ne plus vraiment tenir compte de la progression du virus HVN1, l'Institut de Veille Sanitaire  confirme dans son communiqué en date du 27 avril dernier la progression et les dommages de la pandémie. Malgré les allègements des dispositifs préconisés par les autorités, l'O.M.S n'a pas modifié son niveau d'alerte pandémique, maintenu à 3.
56 pays touchés, un virus qui infecte à présent des catégories d'animaux non encore contaminées: après les félins en Asie, les élevages de volailles dans 9 pays, les oiseaux sauvages (la plupart des cygnes) dans 15 pays européens, les chats domestiques en Allemagne et en Autriche, ce sont les mustélidés (visons et fouines) qui sont impactés en Suède et en Allemagne.
204 cas humains ont été identifiés et 115  décès authentifiés.
Pour préciser vos informations cliquez dans la partie gauche du blog sur les liens figurant dans la rubrique "En savoir plus sur la grippe aviaire".